France: « Air Colis » : un vaste réseau de livraison de drogue par drone en prison démantelé

Quatre hommes sont soupçonnés d’avoir livré des stupéfiants et des téléphones à des détenus dans plusieurs prisons de l’ouest de la France.
Les livraisons auraient commencé dès le mois de mai. Un vaste réseau de livraison de drogue par drone en prison a été démantelé par la gendarmerie de Nantes (Loire-Atlantique). Quatre suspects, dont trois frères, ont été interpellés mardi 26 septembre à Nantes et à La Baule, a indiqué le procureur de la République Renaud Gaudeul lors d’une conférence de presse ce vendredi.
Ces hommes âgés de 21 à 26 ans sont soupçonnés d’avoir livré des téléphones portables et de la drogue — principalement du cannabis — à des détenus incarcérés dans les centres pénitentiaires des régions de Nantes, Lorient (Morbihan), Le Havre (Seine-Maritime) et Poitiers (Vienne). « Originaires de la région toulousaine », ces hommes auraient « chacun » leur rôle : « un pilote, un logisticien et un préparateur de matériel », a affirmé Renaud Gaudeul.
Il s’agirait de l’un des plus grands réseaux de livraison, « avec cinq à une dizaine de livraisons » effectuées la nuit, selon le parquet de Nantes. Au total, une cinquantaine de livraisons auraient eu lieu dans les quatre centres pénitentiaires. 36 smartphones et 1,6 kg de drogue ont été notamment interceptés à la maison d’arrêt de Carquefou, près de Nantes. Prix de la livraison ? « 400 euros les 500 g, quelle que soit la marchandise », précise Renaud Gaudeul, cité par Le Figaro.
Un compte Snapchat dédié
De l’aveu du procureur de la République de Nantes, cité par France Bleu, « l’organisation était assez bien montée ». La transaction se faisait par un compte Snapchat dédié à la livraison et baptisé « Air Colis ». Les détenus prenaient contact avec les dealers via le réseau social après que leurs proches avaient acheté la drogue.
Ensuite, un rendez-vous était donné, notamment sur le parking d’un fast-food situé près du stade de football de Nantes. Après vérification de la quantité de marchandise, les livreurs emballaient la drogue avant de le fixer au drone grâce à du fil de pêche.
e drone parvenait à trouver le détenu grâce à « un code lumière » donné depuis l’intérieur de la cellule. « Ils avaient détourné le circuit électrique qui alimente les LED et permet de détecter un drone en vol, ce qui le rendait furtif », détaille Cécilia Agez, la commandante de la compagnie de gendarmerie de Nantes.
Le détenu récupérait alors tranquillement son bien. « C’est du Uber livré à la fenêtre », décrit le procureur.
Neuf drones saisis
Les gendarmes ont pu démasquer ce réseau grâce à de longs mois d’enquête et du matériel pointu. « Un aéroscope qui se trouve dans une valise avec des antennes GPS et qui permettent de capter les fréquences, les ondes émises par un drone en vol », précise Cécilia Agez.
Un véritable « centre logistique » a été découvert à Pornichet, sur la côte. Les gendarmes y ont retrouvé neuf drones, 500 g de cocaïne et plusieurs centaines d’euros d’argent liquide.
Les suspects, tous connus de la justice dont certains pour des faits similaires, ont été présentés ce vendredi à un magistrat et mis en examen pour survol de zone interdite, introduction irrégulière d’objets à détenus et trafic de stupéfiants. Ils encourent dix ans de prison.
Leparisien